No bra : mode d’emploi
Connaissez-vous le no bra ? Depuis le premier confinement en mars 2020, ce phénomène prend de l’ampleur et touche de plus en plus de femmes d’horizons et de styles différents. Alors, de quoi parle-t-on ? Littéralement, no bra signifie « sans soutien-gorge ». Le soutien-gorge, entre accessoire d’oppression et artifice sublimateur du corps de la femme. Aujourd’hui, les femmes semblent ressentir le besoin de refaire connaissance avec leur corps, et de l’accepter tel qu’il est en toute bienveillance. Lutter contre les injonctions sociétales, qu’elles soient mentales ou physiques, est un travail quotidien. Pourquoi continuer à porter un soutien-gorge alors qu’il blesse, comprime et enferme, provoquant un inconfort physique permanent ? Le no bra serait donc un vecteur de libération, non seulement des seins, mais aussi de la femme en général. Si vous pensez à vous passer de soutien-gorge, voici ce que vous avez besoin de savoir !
MON EXPérience du no bra
Long story short, j’adhère au no bra et je le pratique. Oui, même si je suis une créatrice de lingerie et que ceci pourrait être un risque pour ma marque ! Bien au contraire, j’y vois clairement une opportunité de libération de la femme, une sensation nouvelle de liberté ressentie directement dans notre corps. Néanmoins, introduisons un peu de nuance en proclamant plutôt : « Bra ? When i want ! »
Il me semble que le no bra est un choix, mais qu’il n’a pas forcément à être systématique. Il peut varier en fonction de notre humeur, notre emploi du temps, notre cycle, notre envie de lâcher-prise. Prenons le temps de nous poser la question en conscience.
« Aujourd'hui, ai-je vraiment envie et besoin de mettre un soutien-gorge ? »
Il est essentiel de se sentir libre de porter ou non un soutien-gorge et d’accueillir son ressenti. Finalement, la plupart des femmes ne sautent pas le pas du no bra à cause d’injonctions sociales paralysantes.
« On risque de voir mes tétons par transparence »
« J’ai peur qu’on perçoive le mouvement de ma poitrine »
« Et si c’était perçu comme une attitude provocante ? »


le no bra à la carte
Moi, je dis : « La vie sans soutien-gorge, c’est quand je veux ! »
Cher soutien-gorge, on se connaît depuis longtemps toi et moi. À partir d’aujourd’hui, je prends le pouvoir. Maintenant, c’est moi qui décide. Il y aura dorénavant des jours où je ne veux pas te voir et d’autres où j’aurai besoin de toi. Mes seins, mon choix !
Je t’embarque avec moi sous un débardeur en été, un haut transparent en soirée, en rendez-vous d’affaires pour ne pas subir les regards masculins. Parfois, j’ai vraiment besoin d’être maintenue. Ça me structure. Ça me rassure. Dans certaines situations, je me sens plus sûre de moi en soutien-gorge, presque conquérante avec mon armure de dentelle. Et puis, j’ai toujours le choix de porter un soutien-gorge sans armature, sans mousse, une lingerie éthique respectueuse de mon corps.
Le reste du temps, j’enfile directement mon top, mon pull et je savoure ce petit vent de liberté. Rappelons que nous avons toutes été conditionnées par la société patriarcale et par notre éducation à porter des soutiens-gorge. Soyons franches, ce n’est pas facile de s’en affranchir. Alors, oui, libérer ses seins, c’est une jolie victoire personnelle !
La brassière pour une vie (presque) sans soutien-gorge ?
Historiquement, la brassière était plutôt connotée comme étant réservée aux sportives ou aux jeunes ados. Elle n’avait pas vraiment vocation à apporter un joli soutien, mais à plaquer les seins comme un bandeau par souci de praticité. Habituellement fabriquée en matière synthétique, elle n’avait rien de très esthétique, ni dans la coupe, ni dans les couleurs. Il existe aujourd’hui des brassières moins techniques, aux matières plus douces, aux coupes plus sexy, avec des broderies et différentes formes de soutien. Elles s’adaptent à toutes les morphologies et subliment les décolletés plongeants comme les poitrines menues. Pour notre plus grand plaisir.
La brassière serait-elle une alternative au no bra ? Ce sous-vêtement hybride offre un confort maximum parce sa conception est plus simple que celle d’un soutien-gorge. Le port d’une brassière peut être le premier pas vers le no bra. Pour un cours de yoga ou de pilates, sous un pull ou portée comme un top, elle permet de se sentir légèrement maintenue voire protégée. Alors enfilons nos brassières sans aucun complexe !
L’expansion du no bra accompagne l’émancipation de la femme et constitue un véritable phénomène de société. Nous voulons être libres, totalement libres, simplement libres. Nous voulons décider en conscience d’être seins nus, vêtues d’un soutien-gorge très enveloppant ou bien maintenues dans des brassières respectueuses qui soutiennent sans blesser. Non, nous n’avons pas à souffrir pour être belles ! Nos seins, nos tétons appartiennent à nos corps de femmes, pourquoi les cacher ?
Oser le no bra, c’est aussi pointer l’hypersexualisation du corps des femmes qui nous étouffe. Nos corps dans leur diversité sont beaux, nos poitrines sont parfaites et surtout, elles nous appartiennent.
Alors, no bra ou pas ? C’est quand vous voulez ! C'est ça, la vraie liberté !